Langue locale : la langue Dork (un patois dérivé du Boutefeu).
Niveau de Rads moyen : 3 (Tolérable)

“Ah non, non, non, non ! Vas pas là-bas ! Ah non, putain, t’es folle, PR05T1 ! T’es de Bourgeraque, donc du Mondor, ces mecs sont nos ennemis jurés ! Et puis tu sais ce qu’il ce passe là bas. Ils massacrent les gens sans distinction de manière horrible des fois même entre eux... Comment ça t’en connais un et il est sympa ? Mais tu es folle c’est un piège ! Quoi il t’a sauvé ? Il s’est garé sur un groupe de pillards du désert ? Garé ? Wut ?”
Violette la Gambette, Tueuse de monstres.

Terre d’horreur et de légendes

Le Goredor est une terre de légendes. De beaucoup de légendes. Principalement de légendes, d’ailleurs, car, allez savoir pourquoi, il circule à son sujet un paquet de rumeurs. Si on peut comprendre d’où une partie d’entre elles tirent leur origine, d’autres sont franchement obscures.

Paysages du Goredor

Mais commençons par le commencement et dressons un petit portrait du coin.
Limitrophe du Mondor qui s’est déclaré son ennemi, la région du Goredor est avant tout montagneuse. De gigantesques falaises de roche sombre piquée de teintes violacées se dressent telles une inquiétante muraille ceinturant tout le territoire. Les quelques routes encore praticables permettant de gravir les pentes raides du Goredor sont pavées d’ossements, d’épaves de bots rouillées et sans vie, et de carcasses de véhicules bousillés au delà du raisonnable. L’ensemble crée une singulière vision d’apocalypse qui dissuade même les plus téméraires de poser le quart d’un arpion sur ces routes. D’ailleurs aucune agence de VITH (voir “La vie sur Éden - Les terres désolées”) ne propose de trajet vers le Goredor.

Et c’est l’origine de la première idée reçue sur le Goredor : les Goredoriens (plus souvent désignés comme “les Gores”) seraient un peuple agressif et raciste qui interdirait l’accès à ses terres aux étrangers avec une sauvagerie qui ferait pâlir n’importe quel pillard “du bas” (les régions d’altitude basse).
En réalité il n’en est rien. Il se trouve simplement que les routes qui montent en Goredor sont tellement impraticables et accidentées que le risque de chute fatale est extrêmement important. A moins d’être un pilote particulièrement aguerri, ou un natif de la région, la probabilité que la gravité décide d’écourter ta vie est pour le moins commac. D’où les tas d’ordures diverses et avariées qui pavent le bas des routes. Il s’agit simplement de voyageurs qui ont tenté l'ascension. Oh bien sûr, les Goredoriens ont pensé à les enlever, mais, en toute candeur, ils ont jugé que les laisser là appellerait à la prudence sur les routes mieux que n’importe quel panneau. C’est que la sécurité routière est un problème sérieux, chez eux, vous voyez ?

Mais prenons garde à ne pas choir bêtement et tentons d’atteindre les hauts plateaux du Goredor. Une fois passée la muraille montagneuse, le paysage s’ouvre sur des gigantesques plateaux vallonnés couverts d’une végétation à dominante sombre marbrée de couleurs vives, trop vives pour passer pour des teintes naturelles et non mutantes. Des liserons géants et… vivaces courent dans les ruines d’habitations antiques qui devaient être luxueuses et dont l’ossature métallique rouillée offre un contraste coloré de toute beauté et semble pouvoir résister encore quelques siècles aux affres du temps.
En été, les prés à l’herbe foncée sont piqués de fleurs des hauteurs qui accumulent la lumière des soleils et brillent dans la nuit comme des néons, tandis que, toute l’année les arbres des épaisses forêts de conifères supportent des espèces de pommes de pins dures comme de la pierre et fardées de teintes fuchsia. Et gare à celui qui en prendrait une sur la pastèque : à l’impact avec le sol (ou une malchanceuse caboche), les “bombes de pin” produisent une explosion comparable à celle d’une grenade de 40mm (2d6 de dégâts, rayon 1m), ce qui, quand on parcourt les hauts plateaux, produit des explosions sinistres qui se propagent entre les montagnes et se répètent en écho, produisant l’illusion pour les non-avertis un peu impressionnables et biberonnés aux clichés sur le Goredor que la région est en guerre permanente.

Quelques rivières veinent çà et là le paysage. Avec l’altitude et les pentes importantes, celles-ci sont majoritairement bouillonnantes car traversées par des courants puissants, ce qui leur donne une apparence pour le moins dangereuse. Pour une fois, les apparences et la réalité sont en accord car tomber dans un de ces torrents est presque toujours l’assurance de finir prématurément entre 4 planches de sapin.

Enfin, les zones les plus rocheuses sont de véritables gruyères miniers, dans lesquels les Goredoriens extraient charbon et minerais qui constituent leurs principales richesses naturelles.

Autochtones

Apparence

Les Gores sont décrits par les peuples extérieurs comme des bêtes sauvages assoiffés de sang et de violence. Le hasard des mutations et des générations relativement repliées sur elles-mêmes (et un peu de consanguinité) a eu sur les Goredoriens un effet singulier : à quelques exceptions près, les Gores présentent tous une pigmentation cutanée qui fait tirer leur peau vers une teinte verte allant, selon les individus, d’un gris verdâtre à un vert très soutenu, presque fluo. Cette particularité leur attire d’ailleurs un autre surnom chez les gens du bas : les Ogres, qui se trouve accessoirement être l’anagramme parfait de “Gores”, ce qui renforce leur image de monstres anthropophages. Leur stature imposante, principalement due à un régime très riche en protéines, leur donne un capital intimidation plutôt élevé qui n’arrange rien à cette image.

Pour achever de les rendre monstrueux, il se trouve également que les Goredoriens sont extrêmement superstitieux (pour des raisons que je détaillerai un peu plus loin) et se parent à outrance de gri-gris divers pour éloigner le mauvais sort : crânes, morceaux d’animaux empaillés artisanalement, ossements divers, et autres saloperies qui leurs paraissent parfaitement anodines mais qui viennent étayer les rumeurs sur leur sauvagerie.

Sous l’oeil de Murphy

Malgré tout ce qu’on peut raconter à leur sujet, la vérité est que les Goredoriens sont un peuple dans l’ensemble plutôt accueillant, qui, bien souvent coupé du monde, en haut de ses montagnes, adore recevoir la visite d’étrangers.
Les Gores se plieront souvent en quatre pour se montrer accommodants et affables.

Leur principal problème, celui qui vient souvent annihiler tous leurs efforts, est d’être nés “trop près de l’œil de Murphy”, comme ils le disent poétiquement. Eh oui, voilà leur drame : les Goredoriens sont des poissards finis ! Une véritable malédiction ! Tant qu’ils restent entre eux, Murphy ne semble pas s’amuser de leur sort et leur fout relativement la paix. Mais mettez un seul étranger avec un Gore, et là, c’est la tuile assurée.
Parfois, la seule présence d’un Goredorien, même avec les meilleurs intentions du monde, au milieu d’un pacifique marché de campagne suffit à transformer la zone en charnier à ciel ouvert en à peine quelques heures.

Comme leurs terres sont relativement pauvres, leur seul moyen de glaner des richesse et de quoi subsister est de commercer avec ceux d’en bas. Bien au courant de leur propension à tout foirer, ils évitent au maximum le contact mais il arrive toujours un moment où ils doivent s’y résoudre. C’est là que les Peacekeepers, leurs marchands et mercenaires les plus velus, entrent en jeu et descendent échanger des métaux provenant de leurs mines contre des vivres et d’autres ressources et richesses.
Malgré tous leurs efforts pour rester pacifiques, les idée reçues à leur égard et leur malchance légendaire mettent tôt ou tard le feu aux poudres et leur expédition commerciale finit toujours pas prendre des allures de raid et de pillage (même dans le plus grand des boxons, on peut pas se permettre de gâcher…). Si bien que personne en bas ne désigne les Peacekeepers par leur vrai nom, mais par le sobriquet de “Peace Killers” qui, du point de vue de ceux du bas, semble bien plus approprié vu le foutoir qui les accompagne quasi-systématiquement.

Sous-chapitres