Bourgeraque
Niveau de Rads moyen : 3 (Tolérable)
Autant pour la tranquillité
Entourée d’un mur de métal, bois et autres matériaux, couvert de
pique surmontées de crânes Édeniens ou de têtes de bots, la “capitale”
du Mondor jouit d’une réputation… fleurie, à cause des nombreux clans de
pillards et de raiders qu’elle loge. Cette ville abritant pas moins de
5000 individus, dont à peu près un tiers de bots, est tenue par quatre
principaux clans aux “spécialités” différentes, qui se partagent la
ville, découpant celle-ci en quatre districts claniques, et ce depuis un
peu plus d’un siècle. Lors de leur installation, ils décidèrent de
mettre en place un impôt plutôt prohibitif spécialement pour les
“Bourges” (les riches marchands, principalement) tentant d’entrer en
ville… Et d’en sortir. Et comme pour prévenir tout le monde de cet état
de fait, il fut décidé que le nom de la ville serait Bourgeraque.
Les clans pratiquent une politique simple (soyons clair ça ne leur à pas
effleuré l’esprit de faire autrement) ils ne pillent, ne volent, et
n'attaquent qu’en dehors des limites géographique du Mondor. Leur propre
région, ils préfèrent la piller par un système de taxes et
d’intimidation des paysans… proprement. Et gare aux pillards étrangers
qui tenteraient de piétiner leurs belles platebandes, car le sort qui
leur serait réservé serait bien pire qu’un simple impôt.
Les districts et les clans
Chacun des quatre districts entourant le Châteux appartient à l’un des
quatre clans majeurs : les Frappistes, les Ferreux, les Penseux, et les
Voleux.
Le Bourgearque et ses Bourgistes
Le leader incontesté (pour le moment) de la ville est un Édenien
d’une quarantaine d’années, moustachu à la carrure de bodybuilder, mais
plutôt susceptible quant à sa taille. En effet, en dépit d’une largeur
d’épaule absolument disproportionnée, il n’en reste pas moins un nabot
d’un peu moins d’1,30m. Mais ne vous attardez pas dessus auprès de lui
car il est assez susceptible à ce sujet. A tel point que dans l’enceinte
de Bourgeraque, il est même illégal de mentionner sa taille, et les
gardes du Bourgearque ont ordre d’emmener les contrevenants devant lui
en personne afin qu’il décide de leur sort lui-même… Inutile de préciser
que généralement, ça se termine mal. Toujours paré, lorsqu’il sort,
d’un chapeau haut-de-forme en tweed marron du plus mauvais goût, il voue
à ce couvre-chef une forme de superstition ou d’amour étrange et
malsain. Peut-être parce que celui-ci lui permet de gagner pas loin de
30cm devant une toise. Va savoir... Pas de garde dans le coin, c’est bon
? Pfiouuu !
Au delà de sa taille, sa particularité principale est d’être obsédé par
la lutte des classes. Enfin surtout la lutte pour sa propre classe. Pour
lui le Mondor et Bourgeraque sont les petits du monde, opprimés par les
bourgeois et les élites et c’est de là que vient son crad... crédo :
“Voler aux riche pour voler aux riches”.
Il est l’archétype du raider brutal, mais par son intelligence également
un peu plus élevée que la moyenne d’une part, et sa brutalité
légendaire d’autre part, il domine les quatre clans de la ville, les
montant les uns contre les autres, divisant pour mieux régner, et
occasionnellement, collant une raclée exemplaire à un révolutionnaire en
puissance pour dissuader les autres d’en faire autant.
Complètement cintré, le Bourgearque est persuadé d’œuvrer pour le
bonheur des gens du Mondor, ce qui est partiellement vrai. Il a permis
au Mondor de retrouver une paix relative depuis la fuite de son
prédécesseur, Sire Arno, mais pour autant, les taxes qu’il impose sont
tellement énormes qu’elles ne laissent que les miettes au petit peuple
rural, là où la ville concentre tout le reste, et lui-même tout
particulièrement. Le Bourgearque est encore vaguement populaire auprès
d’eux car nombreux sont ceux qui se rappellent encore de la misère
horrible provoquée par son prédécesseur, mais pour combien de temps
encore ?
Au sein même de sa ville, il est alternativement craint ou adulé,
parfois même les deux en même temps. Il entretient un culte de la
personnalité par le placard d’affiches de propagande et la diffusion de
messages sur les ondes de la ville, et aime les démonstrations de force,
les défilés, et les exécutions publiques, auxquelles il prend parfois
personnellement part.
S’il peut sembler hyperactif et omniprésent, il délègue en réalité
toutes les affaires administratives ennuyeuses de la ville à ses hommes,
les Bourgistes. En ce qui les concerne, imaginez donc un groupe armé
ultra-stylé, donnant dans les armures lourdes classes, les coiffures et
les styles qui font peur... Des gonz, des gonzesses et des bots qui en
impose, quoi. Mais qui n’ont pas un gramme de joie en eux. Avec eux pas
de violence festive pour le plaisir, comme les Frappistes, ou de grosses
fêtes bruyantes comme les Ferreux. Juste des soucis. Une chiée de
soucis.
Bon ils sont riches, ça c’est pas mal. Mais ils ont la vie la plus
maussade du monde. Entre tâches pseudo-bureaucratiques, maintien de
l’ordre, et recueil des doléances des clans, ils passent leur temps à
écouter et régler des différends pourris entre personnes tout aussi
moisies. Joie et cotillons.
En revanche, il ne faut pas croire que ça les rend softs et sympas.
Houla non ! C’est plutôt à des tueurs froids et méthodique qu’il faut
penser quand on se les imagine. Les types sont “efficaces”.
Dans Bourgeraque et le Mondor, ils jouent plutôt les garants des lois
du Bourgearque. Mais quand ils en sortent il deviennent un genre de
force de frappe / commando tueur. Et ça pique. Sévère ! Chez eux, pas de
spécialisation. Avec leur entrainement sévère, ils sont passés pro dans
tous les domaines. Sauf la conversation.
Les Frappistes
Les Frappistes sont un clan de gros cons, mais très très bien
entraînés. Ça tabasse dur, ça tir loin, ça fait du grabuge. Mais alors
résoudre un casse-tête, ou tenir une conversation qui ne parle pas de
muscles, ou de protéines, ou de software boosts, c’est même pas la peine
d’y penser.
Les Frappistes aiment la guerre, le pillage, et les miroirs. Ils sont
complètement obsédés par le gain musculaire et la puissance physique.
Ensemble, ils forment la communauté la plus caractéristique d’adorateurs
de La Bourrine. Pour eux, tous les Frappistes sont leurs frères… Pardon
! Leur “Bruh” !
Tirer à la mitrailleuse à une main en faisant des squats ? No problemo, Bruh !
Lire un bouquin ? Aïe Aïe aïe, Bruh…
Leur chef, le Bourgerin, est notoirement le plus balèze d’entre eux.
Et l’actuel Bourgerin est une vraie bête. C’est un Édenien mutant ou un
Anthro, extrêmement gros. En fait on n’en sait trop rien, mais le mec
est gigantesque et brutal !
Son QI est celui d’un ado de 15 ans en pleine crise de virilité, mais sa
puissance physique tient plus de celle d’un astéroïde te percutant la
face de plein fouet alors que tu raidais tranquillement un village de
pêcheurs.
Ce gars n’aime que deux choses : l'entraînement et la bagarre… Et il n’a
plus besoin d'entraînement. En réalité, il dirige ses comparse, mais
par grognements et bruits gutturaux, plus que par de véritables mots. A
la différence de ses congénères il est toujours en mode grosse colère,
donc méfiance.
En substance, le district des Frappistes est un gymnase à ciel ouvert
de jour. On y voit brillent les lames, les biceps en sueur, et les
balles. Au programme pour tout le monde : activité physique,
entraînement, shaker de prot’, et miroirs.
Beaucoup de spécialistes des vêtement en cuir moulant et clouté se sont installés là-bas.
De nuit le quartier prend une autre apparence. Fait insolite, le
Bourgerin actuel brasse la meilleure bière de Bourgeraque : la Frappist
triple, un nectar bulleux à 18° d’alcool, que même les bots
affectionnent tout particulièrement. C’est d’ailleurs en partie grâce à
ça qu’il a été nommé chef des Frappistes. Partant de ce postulat, le
district des Frappistes est LE district des bars et débits de boisson
dans le cœur des Bourgeraquois.
A Bourgeraque, les Frappistes sont des personnes plutôt sympas, si on
aime pas les conversations constructives. En revanche, ils sont plutôt
fragiles et réagissent mal à la critique. Plus que tout, ils détestent
les messieurs je-sais-tout. De fait, il haïssent les Penseux et des
échauffourés éclatent 9 fois sur 10 quand les deux clans se croisent.
Pour citer un “tectuel” Frappiste :
“Les Penseux, ils ont pas une
violence franche, Bruh. Ils intériorisent, et ça, tu sais, c’est mauvais
pour le gain. Ça t’empêche de penser à ton corps. Ton corps c’est un
temple, Bruh, et ta violence aussi.”
En dehors de Bourgeraque et du Mondor, c’est une autre histoire.
Pillages, violence, et hurlements sur les gros véhicules plein de chrome
que les Ferreux leurs préparent. De vraies furies, des fous dangereux,
et parmi les bandits les plus redoutés dans un rayon de plusieurs
centaines de kilomètres.
Ah c’est quelque chose à voir… Imaginez sur l’horizon du désert, ou
d’ailleurs, une ligne de véhicule farcis de gros bots et de viandus
engoncés dans du cuir noir brillant, suants à mort et hurlants comme des
damnées, les yeux exorbités, le visage caché par des masques, etc.
C’est unique.
Les Ferreux
Besoin d’un mécano pas cher ? T’es en bon terme avec tout le monde à
Bourgeraque ? Vas voir ces gars-là. Tu aimes le côté noir mat de ta
caisse et son moteur d’origine ? T’aurais pas dû leur laisser en
réparation. Prépare-toi aux suspensions surélevées, turbocompresseurs,
motifs de flammes, vraies flammes, chrome rutilants, piques, pots
d’échappement vidés, et en général, fumée noire épaisse. Mais les
réparations seront faites, rassure-toi.
Ces gars aiment les clichés d’un amour trop intense. Mais le côté
pratique… Not so much. Alors oui, ce sont des génies en mécanique, mais
leur sens esthétique et de la modification est pour le moins radical.
Et pour ne rien gâcher, les Ferreux sont aussi doués au volant qu’en
réparation...mais là, au moins, t’as pas le risque de te retrouver avec
un char d’assaut façon Jacky tuning.
Tous les autres clans de Bourgeraque leur confient leurs véhicules
(surtout les Frappistes qui partage leurs vues esthétiques… ou plus
exactement, n’en ont aucun, eux non-plus), et ils gèrent une énorme
flotte de muscle cars boostées, motos infernales, camions blindés,
trains routiers à artillerie... Bref, des monstres de la route.
Ce district est une sorte de décharge/casse automobile/garage
géant/zone industrielle en foutoir (rayez la mention inutile… Spoiler :
il n’y en a aucune), parsemé de bars à musique violente et d’ateliers
d’électro-tatoueurs. L’odeur de peinture, de métal, de scories et de
carburants y est bien sûr omniprésente. Cela en fait le quartier
privilégié des bots, des mécanos de tout poil et des vendeurs de
boulons.
Dans l’ensemble les Ferreux sont des gens décents, mais ils sont obsédés
par leur jobs. La surpopulation de bots dans le quartier le rend
également assez instable, les débilités et les bugs respectifs de ses
habitants s'additionnant et créant des effets aussi imprévisibles
qu’inattendus, impactant parfois les autres quartiers par ricochet.
Les Ferreux élisent chaque année leur Bourgecano lors de la “Boonta Vir Ta Kess”. Pour l’instant, le titre est toujours aux mains de Vile Brodequin, une Édenienne très jeune, mais experte tant en pilotage qu’en mécanique, aux commandes de “La Violeuse d’Asphalte”, un mélange de moto et fusée tournant sur un moteur bicylindre de 1800cc, et en bonus un réacteur de navette pour, je cite, “aller un petit peu plus vite, des fois”. La bécane entièrement tôlée tient plus d’un truc futuriste qui aurait rencontré le prince de la rouille, mais il faut reconnaître que ça envoie le pâté sévère.
Mais si le Bourgecano est le chef incontesté dans les faits, il y a une personne dans le district dont personne, pas même le Bourgecano en titre, ne conteste le statut et les “conseils”, c’est le Bourgé. A l’image de la majorité du quartier, il est lui-même un bot, mais pas des moindres : c’est l’un des rarissimes (car interdits à la fabrication depuis le Grand Pinage) Méka’mtars aériens existants encore à ce jour, un avion de chasse hypersonique suréquipé, et également le meilleur mécano à des milliers de kilomètres à la ronde, capable, à ce qui se dit, de tout réparer et tout monter pour peu que le juste prix soit payé (et son juste prix est élevé). Le Bourgé n’est qu’un titre honorifique permanent qu’on lui a donné pour le dissuader de participer aux Boonta Vir Ta Kess car il serait totalement hors catégorie, mais nul n’ignore qu’il pourrait revendiquer le titre de Bourgecano à vie si l’envie lui en prenait, et tous le traitent avec déférence et respect. Fort heureusement, pour le moment, tout ce merdier le laisse de marbre.
Les Penseux
Les Penseux se targuent d’êtres des érudits et des philosophes, et ne
manquent pas de s’en vanter et de rabaisser ceux qu’ils jugent idiots.
La vérité c’est qu’ils sont juste un peu moins cons que la moyenne. Pas
de quoi parler d’érudition. On pourrait croire que la clan n'est constitué que de Tronches (ce qui justifierait qu'il rassemble tant de tarés congénitaux) mais même pas. On y trouve aussi pas mal de Brasseurs, de Zigues, de Fourgues, et comme partout, on soupçonne la présence de quelques Loustics bien planqués. Les Penseux, c'est avant tout un imbroglio
“d'intellos” allant du médecin en passant par les diplomates, savants
fous et autres chimistes ratés. Leur truc, à ce qu’ils en disent, c’est
de savoir.
Le fait est que les Penseux savent mieux que tout le monde comment
passer pour des connards prétentieux, hautains, et pédants qui s’amusent
de la bêtise sans être capables de la discerner chez eux-mêmes. Et ça
les rends particulièrement énervants. A ce titre, ils se frittent
régulièrement avec les Frappistes qu’ils jugent de loin inférieurs à eux
question intellect, et qui n’ont de toute façon aucune espèce de
répartie en plus d’un amour-propre vacillant.
Leur district est peut-être le moins cradingue de la ville, et le
mieux tenu, cependant. La population de ce district doit respecter un
certain standing, tant sur le plan vestimentaire que sur celui de
l’élocution. Les marchands d’une certaine classe l’affectionnent tout
spécialement et c’est dans ce quartier qu’on peut acheter les biens les
plus en vue.
Du reste, le quartier alterne lieux de rencontre en plein air où
débattent les “Fils aux offres” – la classe marchande des Penseux – et
les “Embrassadeurs” – des diplomates qu’on reconnaît à leur brassard et à
leur fâcheuse manie de vous claquer la bise pour saluer même les
inconnus.
Niveau commerces, on y trouve principalement des ateliers d’herboristes,
des cabinets de médecins, des labos de chimistes, des magasin de
fournitures en tout genre, et des coffee shops, parce-qu’on ne
fonctionne pas sans café, bordel.
Qu’on ne s’y méprenne pas, à l’extérieur des murs de Bourgeraque, ces
cons-là passent, à raison, pour des savants eugénistes fous, des
vendeurs d’esclaves, des violeurs et des arnaqueurs en série. Tu vois
les clichés de scientifiques qui vivisectionne des petites filles, tout en récitant des poèmes sur les fleurs ? Non ? C’est
parce-que tu les as pas encore vus dans toute leur splendeur.
Mais intra-muros, et dans le Mondor en général, ils sont vus (ou du
moins ils se voient) comme l’élite “intello”, et du coup ils laissent un
peu leurs petits vices au placard pour se montrer sous un jour tout à
fait fréquentable.
La chef des Penseux, la Bourgedoc, personne ne sait trop comment l’approcher. C’est une femme d’une trentaine d’années qui tient plus de la savante folle à enfermer que de la gentille doctoresse. Sa passion pas si secrète, c’est les chimères. Tu vois le genre ? Enfants à six jambes, hommes-araignées... Elle pratique des expériences moyennement éthiques à base de mutagènes, de radiations, de greffes, le tout basé sur un trafic d’êtres humains triés sur le volet. On lui attribue d’ailleurs quelques disparitions plutôt louches dans la ville, mais rien n’a jamais été prouvé. Elle est depuis 10 ans à la tête des Penseux, moins par pure compétence de leader que parce-que personne n’ose lui tenir tête ou tenter de la destituer.
Les Voleux
Enfin du brigandage à l’ancienne, du tire-laine, du voleur de
qualité, du fieffé filou filasse fier de son farfelu forfait. Les Voleux sont des
ombres, des courants d’air passant derrière toi en soulevant ton kilt,
dévoilant ton cul glabre juste par le bruissement de leur passage.
Les Voleux constituent le clan le plus réduit et le moins formel de
Bourgeraque. Spécialistes de la dissimulation, du larcin, de la
reconnaissance, et de l’assassinat, on pense que la quasi-totalité
d’entre eux vénèrent La Buse. Force est de constater qu’ils ont fait du
vol un véritable art. Contrairement aux membres des autres clans, les
Voleux sont peu nombreux à s’afficher comme tels. D’ordinaire, ils
préfèrent se fondre dans un autre clan, ou dans une autre communauté
extra-muros pour lui subtiliser un maximum de secrets et de biens, ou
dégommer leur cible avant de se faire découvrir et de détaler, et ce
dernier cas de figure arrive très rarement. Les Voleux qui revendiquent
leur appartenance au clan sont généralement les receleurs dont les étals
parsèment çà et là les rues plutôt animées du district, les “fixeurs”
(ceux qui récoltent les contrats puis mandatent des exécutants) et le
leader du clan : Le Bourgeleur.
Il va de soi que tous les autres clans redoutent les Voleux, et en
parlent souvent en des termes peu élogieux. C’est d’ailleurs ceux qui en
parlent qui ont fini par renommer le clan ainsi, car il fut un temps ou
ce clan se nommait sobrement “Les Voleurs”, mais de railleries
linguistiques en élocution hasardeuse, tout le monde a adopté le terme
de “Voleux”, et le clan a fini par le reprendre à son compte.
Les Voleux, ou du moins les gens du quartier, ont des profils plutôt
variés, aussi bien discrets et mutiques, que bruyants et affables.
Leur chef, le Bourgeleur, est un homme chauve d’apparence frêle, et à
l’âge indéfinissable, peut-être l’individu le plus intelligent et rusé
de la ville, si ce n’est de la région, et sait manier aussi bien sa
langue (en tout bien tout honneur) que sa dague, ce qui n’est pas peu
dire. Ses sbires lui vouent un puissant respect et lui-même les traite
avec une grande compassion.
Passer un marché avec lui peut s’avérer une opération fructueuse ou
totalement désastreuse, mais vous ne le saurez jamais avant que les
fruits du deal retombent mûrs à souhait ou pourris jusqu’à la moelle.
Dans tous les cas, un tel pacte n’est jamais à son désavantage.
Le district des Voleux est le plus petit d’entre tous mais pas forcément le moins recommandable. C’est un ensemble de bars à drogues et à danseuses, de restaurants en plein air, et de nombreux étals marchands. A vrai dire c’est même le district le plus sympa et le plus sûr de tous. La loi des Voleux leur impose de ne jamais commettre leurs forfaits au sein même de leur district, ce qui le rend plutôt sûr pour les marchands de moindre richesse qui viennent se mêler aux receleurs, si bien qu’on ne sait plus, sur les marchés Voleux, qui est honnête, et qui ne l’est pas... L’honnêteté étant, de toute manière, un concept tout relatif sur Éden.
Les Fantômes du passé
Il y a encore deux décennies, Bourgeraque était aux mains des Narins, une immense bande de pillards aussi
cons que dangereux, répondant aux ordres de Sire Arno de Bourgeraque.
Sous son règne, le Mondor finit proche de rejoindre les autres régions d’Éden sur la très longue liste des régions stériles et dévastées,
n’accordant aucune considération aux besoins les plus élémentaires de
ses “sujets” et laissant dépérir les cultures, les troupeau et le
paradis pacifique qu’aurait du être le Mondor. Les bots eux-même
n’étaient pas épargnés par la gestion despotique des Narins, qui
s’accaparaient toutes les ressources et les pièces détachées pour les
revendre à prix d’or.
C’est alors que celui qui allait devenir le Bourgearque, ainsi que les
chefs des clans majeurs et mineurs du Mondor fomentèrent une révolte qui
força Sire Arno à fuir la ville, la queue entre les
jambes, avec ses quelques derniers loyalistes. Les Narins sont aujourd'hui dissouts dans les différents clans de Bourgeraque et on se souvient aujourd’hui du putsch qui a redressé le Mondor sous le nom de “Bourgerie”
Depuis son retrait forcé du pouvoir, Sire Arno s’est installé en limite du de la région, non loin du Désert Gris-Bleu et dirige une petite armée
d’espions et de sympathisants, essayant tant bien que mal (surtout mal)
de recruter des troupes pour renverser le règne du Bourgearque
usurpateur.
Assassinats, espionnage, sabotages, campagnes de diffamation et guérilla
sont le genre de tactique qu’il aime employer, et ses sbires, les
“Nazos” les appliquent docilement sans poser de question, bien que
jusque-là ça n’ait pas suffi.
Sire Arno de Bourgeraque
Sire Arno est un seigneur à l’ancienne, baigné dans les mots de la
noblesse d’antan, il est persuadé d’être un noble sire mais n’est en
réalité qu’un seigneur de guerre dévoyé et passablement tavelé.
Après avoir perdu son trône de Bourgeraque, il s’est installé à la
frontière du Mondor dans le Château des Moissons, un ramassis de
morceaux d’épaves de machines agricoles géantes, ré-arrangées en ce qui
ressemble vaguement à un manoir bourgeois.
De là il envoi ses quelques sous-fifres tenter d’étendre son influence
sur Bourgeraque et même au delà, complotant pour reprendre son titre de
Bourgemestre aujourd'hui usurpé par le Bourgearque.
C’est un Antique Robomir arborant une tenue colorée sur sa carlingue
défraîchie, un chapeau à larges bords paré d’une plume d’aigle
arboricole, mais le trait de plus caractéristique de sa personne est un
appendice nasal d’une longueur absurde, cachant en réalité une
nez-traillette, arme automatique de calibre 45, d’une précision et d’une
cadence redoutables, refroidie par l’évacuation de la vapeur et des gaz
de combustion au bout d’une palanquée de tuyaux à l’apparence de
moustache.
Duelliste accompli, il aime se battre à la rapière, sa propre épée étant une arme de maître qu’il nomme Arfomaj.
Sire Arno est un bon vivant plutôt affable, car affublé de la débilité
“Mon pote !”. Il n’en reste cependant pas moins un fou dangereux
persuadé d’avoir les seules vraies solutions à tous les problèmes, la
violence jouant généralement un rôle prépondérant dans lesdites
“solutions”.
Point d’intérêts
Le F•er •ailleur
C’est la boutique de Phil Hiber, le “Fier Tailleur”, meilleur tailleur de la région, mais suite à la perte de certaines lettres de son enseigne, les gens se fourvoient quant à sa réelle activité, et plus personne ne vient lui demander de travailler le tissu. A la place, tout le monde vient lui vendre ou lui acheter de la ferraille. Au début, il envoyait systématiquement bouler tous les prospecteurs et marchands d’opérette à grand renforts de coups de latte, les forçant bien souvent à abandonner chez lui les produits qu’ils étaient venus vendre pour courir plus vite pour leur survie. Mais le temps passant, les commandes de costumes se firent de plus en plus rares, et pour éviter la disette, Phil Hiber se retrouve parfois obligé de vendre quelques pièces de ferraille. Il est néanmoins toujours aussi exécrable avec ceux qui tentent de lui vendre de la ferraille, si ce n’est plus encore qu’avant, aigri également par toutes ses tentatives infructueuses de réparer son enseigne. Est-ce petit plaisantin, ou Murphy en personne qui fait régulièrement tomber ces lettres ?
Chez Boum
Boum est un nabot qui tient le magasin de “Kipètes” (son petit mot à lui pour désigner les explosifs) le plus fameux de tout le district des Frappistes. Ne vous fiez pas à sa taille, Boum est vicieux et brutal, et ceux qui tentent de négocier chez lui repartent généralement les pieds dev…aux quatre coins d’une jolie boîte imitation sapin.
Le Kaputt chez nous
Meilleure taverne et auberge de la région, d’après les Frappistes. Attention, les boissons y sont fortes, et les piliers de bar instables. Et réciproquement. Bastons et comas garantis.
Ici
Magasin de fournitures générales du district des Penseux. On peut y trouver à peu près tout ce que l’on veut (à des prix justes), hormis des armes et des pièces électroniques… Pour peu qu’on trouve déjà le magasin. Celui qui a disséminé des cartes des boutiques dans le quartier ayant eu la facétie de noter “Vous êtes ici” sur chacune d’entre elles, à de nombreux points différents, tout le monde s’embrouille sur la localisation exacte du magasin. Du coup le trouver est presque une quête secondaire en soi.
Tom Fazel
Évidemment qu’il est là. Le marchand le plus omniprésent d’Éden ne pouvait pas manquer d’ouvrir l’un de ses comptoirs à Bourgeraque. Et croyez-le ou non, c’est toujours lui qui vous sert.
Le Bulot
Bar à alcôves pour trouver du boulot dans le district des Voleux.
Les fixeurs et les employeurs de tout poils s’y déplacent ou y
affichent des tracts lorsqu’ils ont du boulot à pourvoir, et pour peu
qu’on soit prêt à accepter n’importe quoi, on repart toujours avec un
job.
Ou une gueule de bois.
Eh oui, ici on ne sert que de l’alcool, pas d’eau. Du coup, sur l’enseigne, on a aussi servi “boulot” avec moins d’O. Bref…
Le Mort du Fond
Tenu par l’association Acre Buse, le Mort du Fond est un rade plutôt maussade du quartier du Châteux qui a pour particularité d’abriter depuis toujours un cadavre d’Édenien mort sur sa chaise, à la table en bout de sale. Mais celui-ci n’a jamais été déplacé car, pour des raisons qui dépassent l’entendement, il prend parfois la parole lorsque des personnes volontaires prennent place à ses côtés, et leur donne du travail. Quelqu’un contrôle-t-il le Mort du Fond ? Les boulots qu’il donnent profitent-ils à un quidam de l’ombre ? Ça personne ne le sait. Ce qui est sûr, en revanche, c’est que l’association se charge de rémunérer les boulots et que ça paye généralement bien. Et puis, bordel, un macchabée qui cause, c’est quand même une sacré attraction en soi, même dans le bar le plus chiant qui soit.